Zurich, le 20 juillet 2022 – Pandémie de Covid-19, stagnation des marchés immobiliers, inflation, mesures de politique monétaire et guerre en Ukraine : les banques de détail européennes ont fait face à de nombreux aléas. Beaucoup y voient toutefois une opportunité et ont entamé un processus de transformation, qui comprend notamment une gestion active des dépôts, et donc du bilan, ainsi qu’une nouvelle politique de risque tenant compte du financement immobilier.
Dans ce contexte difficile, l’année 2021 a globalement réussi aux banques de détail européennes. Leur activité s’est sensiblement rétablie par rapport à l’année précédente : si leur chiffre d’affaires s’était légèrement tassé en 2020, il a progressé de 4 % en moyenne en 2021. La réduction du réseau de filiales poursuit également son cours, comme le montre l’étude « Retail Banking Monitor 2022 » de Strategy&, l’entité de conseil en stratégie de PwC. Le nombre des filiales a ainsi diminué de 8 % en moyenne par rapport à 2021. L’analyse a porté sur environ 50 banques de détail et groupes bancaires en Europe – ainsi qu’en Amérique du Nord et en Australie à titre de comparaison – avec au total 690 millions de clients, ainsi que des dépôts de clients et des volumes de crédit estimés à plus de 19 000 millions de francs suisses.
« La hausse des chiffres d’affaires et des bénéfices montre que les banques de détail suisses ont déjà tiré les bonnes conclusions des difficultés de ces dernières années. Parallèlement, la remontée des intérêts, l’inflation, la baisse du pouvoir d’achat et les risques géopolitiques nous placent dans une décennie de mutations à plusieurs égards. Il n’est plus question d’assurer le statu quo en renforçant l’efficacité, mais d’orienter la conception stratégique du modèle d’affaires de demain autour de produits innovants et de nouveaux canaux de distribution, en mettant clairement l’accent sur les valeurs ESG. À cela s’ajoutent des mesures tactiques dans un environnement où le marché des dépôts est attrayant, mais celui du crédit se durcit », commente Andreas Pratz, auteur de l’étude et Country Head de Strategy& Schweiz.
Près des deux tiers des banques interrogées ont enregistré une hausse du bénéfice opérationnel par client, tandis qu’il a reculé pour un tiers des institutions financières. La situation géographique a en partie influé sur le développement des ventes : les banques situées dans des pays où les mesures de lutte contre la Covid-19 ont été moins rigoureuses ou de plus courte durée (à l’instar de la Suisse) ont connu une croissance plus importante que leurs concurrentes en 2021. Certaines institutions ont profité d’une reprise de la consommation plus rapide dans leur pays ou région. À cela se sont ajoutés les effets des variations cycliques (notamment en Grande-Bretagne, où la dépendance au marché immobilier et aux crédits à la consommation est forte) ou de la dynamique concurrentielle (comme aux Pays-Bas).
La Suisse enregistre non seulement le meilleur bénéfice par client, mais aussi celui qui affiche la plus forte progression parmi tous les pays et régions étudiés. Alors qu’il était encore de 480 francs suisses en 2020, il a bondi à 546 francs suisses en 2021. Les banques de détail doivent toutefois absorber d’importantes pertes de recettes, notamment aux Pays-Bas (où le bénéfice par client est passé de 264 à 215 francs suisses). Dans une moindre mesure, l’écart par rapport à l’année précédente s’est également creusé à cause des effets de change entre le franc suisse et l’euro. En moyenne générale, l’évolution est positive au niveau européen, grâce à la progression du volume des activités, qui affiche une croissance de 7 % pour les dépôts et une hausse de 6 % des volumes de crédit. Les banques de détail ont par ailleurs élaboré des stratégies de tarification des comptes et relevé leurs frais de service, afin d’augmenter leurs revenus issus des frais et commissions. L’augmentation des revenus de 4 % doit être mise en rapport avec une hausse des coûts de 1 %. Les banques interrogées ont été 70 % à voir leur résultat d’exploitation augmenter, tandis que 30 % des institutions financières ont enregistré une rentabilité globalement en baisse.
Classement 2022 (2021)
|
Pays
|
Bénéfice par client en francs suisses (moyenne)
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1 (1)
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Suisse
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546
|
2 (3)
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Australie
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299
|
3 (2)
|
Belgique
|
290
|
4 (4)
|
Europe du Nord¹)
|
283
|
5 (6)
|
Espagne
|
242
|
6 (8)
|
Autriche
|
242
|
7 (5)
|
Pays-Bas
|
215
|
8 (10)
|
France
|
204
|
9 (7)
|
Italie
|
191
|
10 (9)
|
Allemagne
|
186
|
11 (11)
|
États-Unis
|
154
|
12 (12)
|
Grande-Bretagne
|
140
|
1) Danemark, Finlande, Norvège, Suède
« Malgré les défis à court et à moyen termes posés par les risques liés à l’inflation et la volatilité des marchés, les banques de détail ne doivent pas perdre de vue leur objectif à long terme. Elles doivent concevoir un programme stratégique pour l’activité de détail de demain, qui intègre aussi bien les nouveaux modèles de distribution en aval que des offres de produits orientées client. Les offres de courtage mobiles simplifiées, baptisées Robo-Advisors, ou les options de crédit « Buy-Now-Pay-Later » ajoutées aux crédits à la consommation, en sont de bons exemples, puisqu’elles permettent de soumettre des offres simplifiées et meilleur marché à un public plus large. Les institutions financières ont par ailleurs besoin de solutions attrayantes pour l’« Embedded Finance », un secteur en pleine croissance, qui pourrait représenter pas moins de 15 % des revenus des banques de détail d’ici 2030 », conclut Andreas Pratz.
Vous trouverez les résultats complets de l’étude « Retail Banking Monitor 2022 » (en allemand ou en anglais) à l’adresse : https://www.strategyand.pwc.com/de/en/performance-review.html
À propos de Strategy&
Strategy& est l’entité mondiale de conseil en stratégie de PwC. Nous élaborons des stratégies d’affaires individuelles pour des entreprises de premier plan international sur la base de leurs capacités concurrentielles spécifiques. Nous sommes la seule entité de conseil en stratégie faisant partie d’un réseau mondial de services aux entreprises. Nous conjuguons expertise et technologie pour concevoir une stratégie qui peut être mise en œuvre de manière efficace. Pour nous, « Strategy, made real » signifie faire avancer la mutation numérique, façonner l’avenir et concrétiser nos visions. 3000 conseillers et conseillères en stratégie et plus de 295 000 collaborateurs et collaboratrices de PwC répartis dans 156 pays offrent des prestations de services de qualité spécifiques aux secteurs d’activité dans les domaines de l’audit, du conseil fiscal et du conseil en entreprise.
Informations complémentaires sur www.strategyand.pwc.com/ch.
Stéphanie Tobler Mucznik
Head of Corporate Communications, PwC Switzerland
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