Exceptionnel – c’est probablement la meilleure façon de décrire l’exercice 2020 pour les hôpitaux suisses. Jamais auparavant ils n’avaient dû faire preuve d’autant de souplesse et d’agilité dans leur façon de penser et d’agir. Le secteur suisse de la santé a passé sans encombre ce test de résistance, en grande partie grâce à l’engagement de ses collaborateurs.
Par cette étude, nous souhaitons réfléchir ensemble à ce que le système de santé peut apprendre de la crise. Les conséquences de la pandémie illustrent l’importance de fixer des objectifs financiers et de disposer d’une capacité de rendement suffisante en temps normal pour pouvoir faire face à une période de crise. Les vieux problèmes tels que la pénurie de travailleurs qualifiés restent dominants. Les nouvelles exigences en matière de structures de soins, de qualité des traitements et de degré de numérisation accélèrent cette transformation. Ce dixième portrait de la situation financière des hôpitaux suisses vient compléter notre série avec une édition commémorative.
La pandémie a montré la nécessité pour les acteurs de la santé, en collaboration avec les cantons, la Confédération et les assureurs, de trouver des solutions financières aux coûts supplémentaires et aux pertes de revenus. La numérisation génère un nouvel élan, notamment dans des domaines tels que la communication avec les patientes et patients, les prescriptrices/prescripteurs et les collaboratrices/collaborateurs.
Les hôpitaux et cliniques suisses ont subi un préjudice financier total (avant contributions cantonales) de 1,3 à 1,5 milliard de francs en raison de la pandémie pour l’exercice 2020. Les prestataires de service ont subi une forte pression sur les bénéfices. Les soins somatiques aigus ont connu une forte baisse de leur chiffre d’affaires en raison de l’interdiction des interventions non urgentes au printemps 2020.
Seuls 28 % des hôpitaux de soins aigus étudiés ont réalisé un résultat annuel positif en 2020 ; en 2019, ils étaient encore 60 %. Le COVID-19 a clairement montré qu’il est essentiel de fixer des objectifs financiers et d’assurer une rentabilité suffisante pendant les années normales pour constituer des réserves pour les années difficiles et pouvoir surmonter les crises de manière autonome. Les hôpitaux suisses devraient être en mesure de subvenir à leurs besoins grâce à leur propre capacité de rendement.
« Nous traversons actuellement un scénario de pandémie. À l’avenir, cependant, nous devrions réfléchir à différents scénarios et devenir plus flexibles en matière de soins de santé à long terme. »
Lukas Engelberger
Président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé
« Nous devons dynamiser l’offre de prestations des assurances complémentaires. »
Philomena Colatrella
Présidente de la direction générale de CSS Assurance
« La direction est bonne. Le système DRG a fait ses preuves, tout comme les approches de TARPSY. Dans le domaine ambulatoire, la tendance devrait être à une rémunération plus forfaitaire. »
Simon Hölzer
CEO de SwissDRG SA
