Les entreprises familiales suisses sont loin d'exploiter le potentiel de leurs filles en termes de compétences, d'innovation et de dynamisme. C'est ce que révèle notre nouvelle étude "La relève au féminin" : certes les mentalités changent, mais très lentement, et les modèles féminins demeurent encore rares. Les clichés ont la vie dure et le manque d'acceptation extérieure mine la confiance des candidates à la succession.
Nous souhaitons encourager ces jeunes femmes à aborder leurs responsabilités dans l'entreprise familiale avec confiance, se fier à leur talent et ne pas se contenter de seconds rôles par modestie. Nous en appelons également à tous les parents qui réfléchissent à leur succession : ne laissez pas inexploité l'immense potentiel de vos filles. Les processus de succession sont longs, mais plus ils commencent tôt et mettent à profit la diversité, et plus il peuvent être porteurs et réussis.
10 leçons à méditer
Certes, la conception des rôles change. Mais lentement.
Les « espoirs » masculins restent plus nombreux que les « espoirs » féminins.
S’ils sont en concurrence, la sœur s’efface souvent devant son frère.
Les filles aspirent plus rarement à la fonction de CEO, faute de modèles féminins.
La plupart du temps, les frères assument des fonctions plus élevées que leurs sœurs.
Les stéréotypes ont la vie dure et sapent la manière dont les filles se perçoivent elles-mêmes.
Les filles ont moins confiance en elles que leurs concurrents masculins.
Les filles sont très qualifiées et travaillent souvent dans des entreprises externes.
L’échange avec leurs pairs est capital, qu’ils partagent la même opinion ou pas.
Les filles sont moins acceptées à l’extérieur qu’à l’intérieur de la famille.
« L’opinion de mon frère est très souvent perçue différemment de la mienne, y compris lorsqu’elle est la même. »
Citation anonyme
« Peu importe que l’on soit un homme ou une femme, l’essentiel est d’être intéressé, de s’investir dans le travail et d’aimer les responsabilités. »
Citation anonyme
« Au début, de nombreux clients voulaient parler à un homme ingénieur et pas à une femme. »
Citation anonyme
« Lorsque nous avons repris les affaires, nos parents voulaient savoir si nous avions l’intention de fonder une famille et comment nous nous organiserions. Si ma sœur et moi avions été des garçons, cette question se serait sans doute moins posée. »
Citation anonyme
« Ce n’est pas facile de travailler en famille, les désaccords peuvent être nombreux. Cela fait d’autant plus plaisir de voir que les affaires vont bien et que la famille soutient la succession. On oublie ainsi certaines journées difficiles. »
Citation anonyme
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Didier Ehret
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