Logement, mobilité, commerce, production industrielle, tourisme, sécurité, santé – dans ces domaines et dans de nombreux autres, le secteur suisse de la construction influence notre vie au quotidien. Il se concentre presque exclusivement sur notre pays. Il contribue à environ 15 % du produit intérieur brut. Le bâtiment et le génie civil représentent quelque 330 000 emplois à temps plein. Cela correspond à un tiers de l’ensemble des salariés du secteur industriel.
Cette publication montre très clairement que seuls ceux qui se différencient sortiront vainqueurs. La créativité et l’esprit novateur sont requis. Le secteur de la construction est confronté à un changement de paradigme et s’oriente vers une plus grande différenciation grâce à une coopération en réseau. La digitalisation, plus particulièrement, offre d’intéressantes possibilités à cet égard.
Elle réduit les interfaces, augmente la qualité des processus de planification et de gestion et contribue à réduire les coûts des non-conformités et les temps d’inactivité sur le chantier. La Covid-19 pourrait entraîner la destruction des structures en silos dans le secteur de la construction et la transformation rapide des schémas de pensée rigides.
Un virus propage de l’incertitude : Le secteur suisse de la construction est passé en quelques semaines d’une situation confortable avec des carnets de commandes pleins vers une situation de crise marquée par de grandes incertitudes. Cela se reflète dans l’évaluation des perspectives d’avenir avant et avec la Covid-19. L’optimisme qui a précédé l’épidémie de Covid-19 s’explique par le fait que les chantiers de construction en Suisse étaient nombreux et que le secteur tournait à plein régime jusqu’au printemps 2020. Par conséquent, les attentes en matière de chiffre d’affaires et d’EBIT étaient élevées et les espoirs dans la digitalisation, la durabilité ou la résolution de problèmes systémiques étaient grands.
La Covid-19 a fait place à la désillusion : Une comparaison des évaluations avant et depuis la Covid-19 révèle une nette inquiétude. Cela est particulièrement vrai dans le domaine du génie civil, qui, selon les estimations, a connu la plus forte progression du chiffre d’affaires avant la Covid-19. Les prévisions de croissance ont été ramenées de 15 % à 9,5 %, soit environ un tiers. Cette évaluation est probablement due à la retenue attendue et à la tendance du secteur public à reporter les projets. Toutefois, le génie civil devrait encore se développer en raison du cycle de vie des infrastructures (p. ex. constructions de remplacement.
Nouvelles technologies, vieux problèmes : Outre la gestion habile de la Covid-19, les entreprises participant à l’étude considèrent que la résolution holistique des problèmes, le développement durable, la digitalisation et les innovations technologiques telles que les nouveaux matériaux, les nouveaux procédés ou la robotique sont les principaux moteurs de l’avenir. D’autre part, ils considèrent que la guerre des prix, l’absence de différenciation et une éventuelle inversion des taux d’intérêt sont des risques majeurs. Ils voient également des défis importants dans le recrutement de personnel qualifié. Les exigences légales et les normes de construction rigides sont également considérées comme un danger.
Les appréciations des participants à l’étude peuvent être évaluées en fonction des domaines d’activité et de la taille des entreprises. Cette analyse montre une nette focalisation sur la dimension client. Les différentes priorités dans le domaine de la prestation de services sont intéressantes. Les acteurs de la conception de projets veulent y travailler beaucoup plus que dans les autres parties de la chaîne de valeur. Dans l’ensemble, ce sont précisément les grandes entreprises qui concentrent leur attention sur la prestation de services. Elles s’attendent à profiter de l’élan bénéfique de la digitalisation et de l’utilisation de nouvelles technologies ou de nouveaux processus.
Opportunité avérée : Avant la Covid-19, près de neuf participants à l’étude sur dix voyaient la digitalisation comme une opportunité. Toutefois, seuls 60 % environ des interrogés estiment que son importance actuelle dans leur entreprise est élevée ou très élevée. Cela soulève la question de savoir si et pourquoi 40% d’entre eux passent à côté de cette opportunité. Un examen plus approfondi révèle que l’écart entre l’opportunité et la valeur accordée est particulièrement important pour les petites entreprises : aujourd’hui, seulement 50% des petites entreprises attachent une grande ou très grande importance à la digitalisation. Les moyennes et grandes entreprises semblent vouloir – ou pouvoir – saisir cette opportunité.
Benedikt Koch
Directeur de la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE)
Gabriela Schlumpf
Directrice de Holzbau Suisse
Luc Frutiger
Copropriétaire et représentant de la quatrième génération du groupe Frutiger
Rico Kaufmann
Directeur général de Kaufmann Oberholzer AG
Matthias Kohler
Professeur d'architecture et de fabrication numérique à l'ETH Zurich
Alfred Müller
Président du conseil d’administration de STUTZ AG
Markus Weber
Responsable du BIM chez Amstein+Walthert
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Partner, Leader Family Business and SME in Romandie, PwC Switzerland
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Roland Schegg
Director, Leiter Consulting Familienunternehmen & KMU, PwC Switzerland
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