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Irène Lüthy-Jegge
Assurance Transformation, PwC Suisse
La COVID-19 a constitué un défi pour tous les acteurs du monde des affaires. Pour les auditeurs, le véritable test de résilience a été la nécessité de travailler à domicile. Comment effectuer l’audit d’une entreprise entièrement à distance ? Cette expérience nous a démontré, ainsi qu’à nos clients, que nous en sommes capables. Elle nous a aussi encouragés à poursuivre notre transformation en continuant d’investir dans nos collaborateurs et dans la technologie – y compris dans de nouvelles solutions basées sur l’intelligence artificielle (IA).
Si chez PwC, nous avons su relever le défi de la COVID-19, c’est notamment parce que nous avions déjà réévalué notre manière de mener des audits et notre capacité à rester en phase avec le rythme de plus en plus rapide de la transformation digitale de nos clients. Voilà ce qui nous motive aujourd’hui, et c’est ainsi que nous faisons entrer l’audit dans une nouvelle ère, pour donner à nos clients des informations plus précises, leur faire gagner du temps et leur offrir une qualité exceptionnelle. Nous regroupons les avantages pour nos clients en six catégories principales (cf. illustration). Nous décrivons ici deux des caractéristiques les plus pertinentes ainsi que les approches adoptées pour nous assurer qu’elles sont intégrées dans nos audits.
Avant même la pandémie, nous avons compris que les nouvelles technologies ne suffiraient pas à elles seules à garantir une expérience de qualité exceptionnelle à nos clients. Notre approche consiste à mettre le meilleur de l’humain respectivement de la machine au service de l’audit. Nous avons beaucoup investi dans le renforcement des compétences numériques de nos collaborateurs, afin qu’ils puissent combiner ces capacités avec leur expérience de l’audit. Ces derniers mois ont démontré la valeur de l’association de l’humain et de la technologie dans un environnement de travail entièrement à distance. L’audit à distance n’aurait pas été possible sans la technologie. Mais sans des collaborateurs capables d’utiliser cette technologie et d’en interpréter les résultats, il n’aurait pas été possible de générer des perspectives, d’identifier des modèles, de personnaliser l’audit – et d’exercer un jugement le cas échéant.
La personnalisation est cruciale pour la précision, la transparence, l’efficacité et les perspectives que nous avons évoquées. Afin d’éliminer les tâches fastidieuses et de réduire les risques d’erreurs, nos auditeurs conçoivent des workflows automatisés et des visualisations de données sur mesure pour chaque mission. Cela nous ramène au point de départ, le capital humain : il n’y a pas de personnalisation possible sans une main-d’œuvre éclairée en matière de numérisation, qualifiée et habilitée à utiliser les technologies les plus récentes pour relever les défis de l’audit et du travail à distance.
L’un des moyens de personnaliser un audit consiste à utiliser les logiciels existants pour adapter l’approche d’audit en créant des workflows et des visualisations pertinents à partir des solutions logicielles facilement disponibles sur le marché.
Celles-ci comprennent l’automatisation des workflows grâce à un logiciel appelé Alteryx, qui combine, confronte et prépare les données en vue d’analyses plus poussées, afin d’automatiser les tâches reproductibles et de réduire le risque d’erreur humaine. Nous utilisons également des logiciels de visualisation de données (PowerBI et Tableau) pour analyser les données, obtenir des perspectives et identifier des tendances, ce qui permet une approche plus ciblée et axée sur les risques relatifs à l’échantillonnage, et à la communication d’informations plus précises à nos clients. En outre, nos auditeurs peuvent utiliser des fonctions de découpage de notre plateforme d’audit intelligent DataSnipper pour extraire des données à partir de PDF, d’images et d’autres formats, et effectuer des rapprochements entre des données Excel et des documents sources, tels que des factures et des contrats. DataSnipper permet aussi de vérifier la cohérence et l’exactitude mathématique des états financiers.
Après les logiciels standards décrits ci-avant, la prochaine étape de notre démarche de transformation de l’audit est l’intelligence artificielle (IA).
Dans la pratique, les banques externalisent des systèmes (bancaires centraux), des applications, des outils, voire des départements informatiques entiers. Cela rend la mise en œuvre de ces mesures encore plus complexe. Par exemple, alors que la stratégie, y compris la tolérance au risque, doit être définie par les banques elles-mêmes, les mesures techniques doivent être mises en œuvre par des tiers externes. Les banques sont responsables de la mise en œuvre de mesures de surveillance appropriées et de la réaction à d'éventuelles faiblesses chez les fournisseurs tiers. Par ailleurs, les banques doivent s'acquitter de leur obligation d'annoncer à temps les cyberincidents à la FINMA et au Centre national de cybersécurité (CNS), même si ces incidents se produisent chez un prestataire de services.
Les banques doivent d'abord développer une compréhension approfondie des cyberrisques et des menaces auxquels elles sont exposées et définir les risques contre lesquels elles veulent se protéger au niveau institutionnel. Une stratégie de sécurité efficace doit être intégrée dès le départ dans les processus opérationnels afin d'éviter des coûts de suivi élevés. La stratégie de sécurité doit être appliquée à tous les niveaux de l'organisation et définir clairement les responsabilités, y compris celles du conseil d'administration et de la direction générale. Enfin, les fonctions de contrôle au sein de la banque doivent également être renforcées. Il est essentiel d'impliquer les bonnes fonctions et les bonnes personnes dans l'organisation à un stade précoce pour s'assurer que les considérations de sécurité font partie intégrante de la stratégie et des opérations de l'entreprise. En outre, il convient de prendre les bonnes décisions concernant les processus qui peuvent être externalisés et ceux qui doivent rester en interne, tout en assurant le contrôle des prestataires de services.
Les considérations et mesures susmentionnées ont également un impact économique. Le développement (l'expansion) de la stratégie, de la gestion des risques et de l'expertise généralement adéquate est associé à des coûts. Les mécanismes de contrôle accrus, tels que la fréquence d'audit plus élevée de la deuxième et/ou de la troisième ligne de défense ou les investissements dans des systèmes de protection et/ou de surveillance adéquats, sont également associés à des coûts. En ce qui concerne l'externalisation, les banques doivent s'assurer que leurs prestataires de services mettent en œuvre des mesures de sécurité appropriées. Les banques peuvent être amenées à investir dans leur capacité à contrôler ces risques ou à faire appel à une expertise externe. Cela entraînera probablement une augmentation des coûts d'exploitation, mais il s'agit d'une étape nécessaire pour garantir la stabilité institutionnelle à long terme et éviter de graves violations de la sécurité. Toutefois, ces investissements et ces coûts supplémentaires sont également nécessaires pour renforcer la sécurité des banques et ne pas perdre la confiance des clients et de la société. Un incident cybernétique grave coûte à l'institution touchée plus que les investissements nécessaires. C'est pourquoi la question stratégique qui se pose dans le domaine de la cybernétique est la suivante : combien vaut la confiance de mes clients pour moi, en tant que banque, et combien suis-je prêt à payer ? Dans cette tâche complexe et à plusieurs niveaux, l'intervention d'experts externes peut s'avérer très utile. En effet, l'élaboration d'une stratégie globale et la mise en œuvre de mesures efficaces sont la clé d'une gestion intelligente des risques dans un monde de plus en plus numérique.
Même avant la pandémie, PwC réinventait déjà sa démarche d’audit, en se demandant quelles sont les composantes d’un audit de qualité et en élaborant des approches et des outils permettant à ses collaborateurs de continuer à offrir ce niveau de qualité dans un environnement qui évolue de plus en plus rapidement. La pandémie de COVID-19 a montré l’intérêt de l’approche consistant à associer l’humain et à la technologie : cette approche a passé le test haut la main, prouvant à PwC et à ses clients qu’il est possible de réaliser des audits de grande qualité entièrement à distance. Avec une technologie en constante évolution – et des collaborateurs formés et habilités à l’adapter à chaque mission –, l’approche de PwC semble en mesure de résister et d’assurer des audits de grande qualité pendant la crise et au-delà.
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Irène Lüthy